La Classe Préparatoire, dans le Supérieur (1), est peut-être une chose qui n’existe pas dans le système scolaire de votre pays. En France, c’est un sas d’entrée (2) qui est choisi par beaucoup d’étudiants français : c’est, par exemple, un moyen d’être accepté ensuite dans une excellente école publique.
Les classes prépas des écoles d’art et d’art appliqués (3) sont fréquentées essentiellement par des étudiants français qui ont obtenu le bac mais qui, pour être admis aux Beaux arts (par exemple) ont besoin d’un dossier de travaux plus affirmé (4).
Beaucoup d’étudiants étrangers qui n’ont jamais étudié en France se voient proposer une inscription dans une classe préparatoire. Certains, Bac +4, diplômés d’universités prestigieuses (5) dans leur pays, ne comprennent pas. Ils souhaitent souvent entrer directement dans un Master. Ou, au minimum dans une 3e année (Licence 3).
Pourtant, à long terme, la classe prépa (elle s’appelle parfois autrement) est une bonne chose pour beaucoup d’étudiants étrangers :
- d’abord, pendant un an, tout en pratiquant les arts plastiques ou appliqués, vous apprenez le français de l’art. Cela vous permettra, après la prépa, de comprendre bien mieux ce que disent les professeurs. Etre titulaire du B2 n’est pas suffisant pour s’intégrer dans une classe. Le français spécialisé est nécessaire.
- ensuite, le dossier de travaux de votre pays n’est pas toujours adapté aux demandes des universités, écoles de Beaux-arts… de France. Je pense en particulier au livret imprimé que présentent beaucoup d’étudiants chinois à leur arrivée en France. Souvent très beau, très technique (dessins, peintures très réussis…) il ne montre pas la personnalité de l’étudiant. Or, c’est ce que demandent les écoles d’art !
Mon conseil : réfléchissez avant de refuser une inscription en Prépa. Non, ce n’est pas un an de « perdu » ! Vérifiez bien que l’école qui vous propose cette classe va vous faire préparer votre dossier de travaux (pas seulement des cours de langue et des cours de dessin par exemple). Si c’est le cas, avec un bon « book »(6) vous aurez une chance d’entrer dans l’école de votre choix et souvent en 2e ou 3e année.
VOCABULAIRE : (1) le Supérieur : c’est ainsi qu’on parle souvent des formations « post-bac » (= après le Baccalauréat) qu’elles soient publiques ou privées. (2) un sas d’entrée : au sens propre, c’est la petite pièce devant une maison, souvent vitrée, qui est situé devant la porte d’entrée. Au sens figuré c’est un lieu de transition. Ici, pour les écoles d’art, certains étudiants s’inscrivent pendant un an dans une prépa pour être sûrs de pouvoir entrer ensuite dans l’école de leur choix, souvent une école très réputée. (3) « les arts appliqués » sont les arts ou il y a un lien avec une production industrielle comme le textile, la céramique, le design produit… Il y a d’excellentes écoles en France pour ces métiers. Elles sont souvent très sélectives. (4) « un dossier de travaux plus affirmé » : un dossier qui montre la personnalité de l’étudiant. (5) une université prestigieuse : connue dans le monde entier (exemple : la Sorbonne). (6) un book : oui, on utilise beaucoup de mots anglais en France ! c’est un portefolio ou encore dossier de travaux.
Et Merci à Jing S., qui m’a permis d’utiliser un de ses beaux dessins (ci-dessus). C’est elle qui gère mon site. Et il y a presque 20 ans (!) elle était mon étudiante dans une Classe Prépa !